Un assistant doué : savoir utiliser le GenAI en rédaction marketing numérique
La semaine dernière, nous publiions ici un texte sur les limites de l’intelligence artificielle générative pour écrire du contenu marketing. Pour y faire suite — et pour éviter un fâcheux manque de nuance —, nous tenions à aborder aussi les talents multiples de l’IA générative pour assister le travail d’une rédactrice marketing.
C’est vrai : les intelligences artificielles « conversationnelles » — pensons à ChatGPT par exemple — sont incapables de produire du texte rivalisant une rédactrice experte. Aussi vrai, par contre, que plusieurs tâches adjacentes à la rédaction peuvent être prises en charge par l’IA avec brio et rapidité. Avec ses neurones en silicones, l’intelligence artificielle est tout indiquée pour consolider la vôtre — bien réelle, disons-le!
Plutôt que d’y voir un rival, voyons-y un stagiaire à l’effarante rapidité d’exécution. Et disponible vingt-quatre heures par jour, s’il vous plaît. Comme avec tout stagiaire, l’important sera de ne jamais lui confier de tâche au-dessus de ses capacités ( « écris l’article pour moi! »), et de garnir ses requêtes d’un maximum de détails (on vous a préparé des exemples). Une fois ces principes de base maîtrisés, parions que l’IA vous restituera de nombreuses heures chaque semaine. Pourquoi ne pas réinvestir ce temps économisé dans une autre tâche notoirement plus complexe, et que seul vous maîtrisez : écrire avec style.
Intelligence artificielle générative : quand et comment?
S’il existait une règle d’or dans l’utilisation des plateformes d’IA générative, ce serait de faire preuve de discernement. Discerner, notamment, les moments où l’IA peut nous aider à optimiser notre productivité. Voici l’esquisse d’un guide des tâches pour lesquelles il est sage de demander son aide.
Plan de contenu
Tout rédacteur marketing sait que créer un plan de contenu est une tâche aussi importante qu’elle prend du temps. C’est là qu’entrent en jeu les capacités de l’IA à créer des plans de contenu détaillés. Évidemment, il faut préalablement donner à l’IA une idée claire de vos objectifs, de votre marque, et des autres métriques qui l’aideront à produire un plan qui convient à vos besoins. Libre à vous de le peaufiner par la suite et d’y ajouter d’éventuels jalons manquants. N’empêche que le temps que vous économiserez ainsi est substantiel, et pourra être réinvesti sur d’autres tâches importantes.
Idéation
C’est un fait : les logiciels alimentés par l’IA peuvent générer plus d’idées à la minute que même le plus prolifique des créatifs. Confiez-lui les détails du mandat sur lequel vous travaillez, et il vous répondra par une liste d’idées quasiment sans fin. Attention : cette capacité à « brainstormer » ne devrait jamais remplacer les séances de co-création avec d’autres personnes, mais c’est un point de départ utile pour avoir entre les mains un recensement des avenues créatives, qui seront utiles pour ensuite « brainstormer » avec des collègues.
Malheureusement, la genèse de l’IA générative la condamne au rôle, comme nous l’avancions dans notre article sur ses limitations, de perroquet. En effet, le GenAI est un outil de synthèse capable de répéter et de réorganiser énormément d’information à une vitesse ahurissante. Le mot-clé ici n’en demeure pas moins « répéter » : l’IA radote, recrache.. elle ne construit rien. Il est donc prudent de l’approcher avec un esprit de « reverse brainstorming », pour voir ce qui existe déjà; de là, il devient plus facile de défricher de nouveaux territoires.
Plan de rédaction
La page blanche ne le demeure jamais bien longtemps quand on sait utiliser l’IA. À la panne d’inspiration, le générateur de texte est une véritable station-service ouverte 24-7. Donnez-lui le sujet sur lequel vous voulez écrire et il vous fait apparaître un plan de rédaction complet. Vous n’aimez pas la direction qu’il prend? Faites-lui faire demi-tour et recommencer aussi souvent qu’il le faudra : jamais il ne vous en tiendra rigueur. Plus souvent qu’autrement, c’est l’étincelle qui embrase notre fibre créative — et vous fait gagner en temps et perdre en angoisse.
L’intelligence artificielle pour la rédaction SEO
On l’a dit, les générateurs de texte assistés de l’IA font piètre figure en tant que créateur de contenu. Ils sont toutefois plutôt doués comme réviseurs, particulièrement pour repasser votre contenu SEO. Utilisés adéquatement, ils peuvent vous aider à gagner du temps dans l’exécution de plusieurs tâches :
Optimisation des mots-clés
En présentant un premier jet à l’intelligence artificielle, celle-ci peut aider à identifier de potentielles lacunes en termes de mots et de phrases clés : mots-clés manquants, superflus, organisation et volume de mots-clés dans le texte. Avant d’entreprendre une telle tâche, il est toutefois important d’avoir expliqué clairement à l’IA les objectifs de notre rédaction. Donner le plus de détails possible aide à nourrir la machine — et, on le sait, mieux elle est nourrie, mieux la machine performe.
Révision et optimisation de la structure
L’IA peut aider à structurer le contenu de manière logique et ordonnée pour faciliter la vie à nos lecteurs, et par le fait même aider à notre classement sur les moteurs de recherche. Demandez par exemple à l’IA de vous proposer des balises H1, H2, H3 et il vous fournira des idées de titres et sous-titres, bien souvent non seulement pertinents, mais aussi conçus avec en tête la performance SEO. Évidemment, vous êtes à la barre : libre à vous de modifier les propositions à votre sauce, ou bien de les rejeter si vous ne les jugez pas appropriées. Ici entre en jeu l’expertise cruciale à quiconque utilise l’IA : un esprit critique aiguisé.
Métatitres
Les métatitres et métadescriptions comptent encore pour beaucoup dans le référencement sur le web. Conséquemment, il vaut la peine d’investir un peu de temps dans la confection de métatitres qui sont tout à la fois accrocheurs et descriptifs. Il s’avère que l’IA excelle à ce genre de tâche, où la précision est souvent plus importante que la créativité pure. Notez bien que cela l’aidera énormément si vous lui fournissez des exemples de métatitres qui vous plaisent — en prenant bien entendu la peine de lui expliquer pourquoi. Encore une fois, libre à vous de modifier les propositions et d’y ajouter vos ingrédients secrets lorsque cela vous semble nécessaire.
Intelligence artificielle générative : l’importance de bien poser sa requête
On ne peut trop le dire : la qualité de la demande faite au générateur de texte IA détermine entièrement la qualité de la réponse. Le « prompt engineering », ou l’art de poser à l’IA des questions bien articulées, s’est considérablement développée depuis son arrivée. Voici quelques points à considérer pour communiquer efficacement avec les intelligences artificielles :
Donner des instructions claires
Il importe que la requête que vous faites à une IA générative ne comporte aucune zone grise. Vos instructions doivent être d’une clarté ne laissant pas place à l’interprétation ou à la devinette. Le mot d’ordre : en donner plus plutôt que moins, et ne jamais croire que l’IA saura interpréter notre demande. Donnez-lui le plus de contexte possible, et n’hésitez pas à lui assigner un rôle — par exemple, « tu agis à titre d’expert SEO » ou « tu es un professionnel du marketing en ligne ». Si votre question ou votre requête fait un paragraphe entier, vous êtes sur la bonne voie.
Nous pourrions par exemple demander à ChatGPT d’aider avec la rédaction d’un post qui annonce la publication de l’article que vous lisez présentement :
On voit bien qu’en restant vague dans notre requête, la réponse du chatbot est excessivement générique : un post qui a l’allure de millions d’autres.
Prenons maintenant la peine d’inclure des spécificités ainsi que des contraintes à notre requête (et de fournir le texte en format PDF).
Le texte proposé par l’IA conversationnelle est alors beaucoup plus près de ce que nous avions en tête.
Ensuite, libre à vous de raffiner la proposition en y rajoutant vos ingrédients secrets. (Jetez un coup d’oeil à nos réseaux sociaux pour voir comment on s’y est pris!)
Donner le bon exemple
Fournir des exemples au modèle IA aide à arriver à des résultats plus proches de vos attentes. Mais pas n’importe quel exemple : donnez-lui des exemples frappants de ce à quoi vous vous attendez. Il a souvent été démontré que les LLMs se nourrissent d’exemples et s’en servent agilement pour vous donner des réponses plus précises — et, finalement, utiles.
Décomposer les instructions complexes en menues tâches
Si la demande que vous avez est complexe ou comporte plusieurs étapes pour arriver au but escompté, il peut être utile de la décomposer en étapes plus facilement digestibles. Cela donne une chance à l’IA de bâtir sa compréhension de la requête étape par étape, l’aidant à ne pas perdre le fil de votre intention lorsqu’il la traite. Ceci est surtout utile pour une nouvelle requête. Lorsque la tâche aura été accomplie une fois avec succès, vous pourrez ensuite y retourner pour de futures demandes du même genre. Après tout, on ne les appelle pas des chatbots « conversationnels » pour rien!
Utiliser l’IA générative à sa juste valeur
Par-delà la frénésie et les spéculations, l’IA générative représente une importante foulée dans l’incessante course à l’efficacité. Et l’instant présent est décisif : il faut s’adapter à sa présence ou être relégué au passé. Toutefois, la clé de cette adaptation ne se trouve pas dans une ruée irréfléchie vers l’automatisation tous azimuts par l’IA. Celle-ci, on le réitère, ne saurait aucunement constituer une panacée. Au contraire, les agences de marketing et leurs clients doivent apprendre à en faire un compagnon permettant d’optimiser temps et ressources sans jamais – ô grand jamais! – compromettre sur la qualité. C’est là une pente glissante où plusieurs trébuchent. Click & Mortar prend le pari d’une ascension douce et mesurée, un oeil sur la boussole qu’est le bon sens et l’autre sur nos valeurs fondamentales d’intégrité et de qualité. Car nous croyons qu’au sommet se trouve cet avenir dont on chante les louanges depuis longtemps, celui où l’IA repousse les limites de la création marketing.
Une fois écarté le danger de surutiliser l’IA générative, un dernier écueil vous guette : sa sous-utilisation. Connaissant mieux ses limitations et ses enjeux environnementaux, bien au courant de ses possibilités, pourquoi se priver de son aide? Combien de fois avons-nous rêvé de posséder un assistant personnel? De déléguer nos tâches encombrantes pour vaquer à l’essentiel? De gagner du temps dans les tâches connexes à l’écriture pour se pencher pleinement sur celle-ci? Encore une fois, la technologie prend un rêve et le façonne en réalité : un assistant hyperpuissant (et docile) au bout de vos doigts. En plus, contrairement à un stagiaire, l’IA ne s’attendra pas à se faire payer son cappuccino quotidien — en revanche, vous devrez aller chercher le vôtre vous-même à la machine à café. Soit! En période d’inflation, il existe pire compromis.
